mercredi 29 septembre 2010

Le printemps est arrivé !

Alors, bcp de choses à vous raconter, comme d'habitude alors commençons dans l'ordre. Le 21, c'était donc le début du printemps. C'était aussi le jour des étudiants (donc férié), et le jour des amoureux (avec chocolat et nounours).

Alors voilà quelques photos des fleurs ici. C'est beau, non ? J'adore en particulier ces arbres violets ! 






J'en profite pour parler de l'université. Voilà une photo de l'entrée (je prends demain une photo des salles et de l'intérieur du campus promis).


L'université dans laquelle je travaille est publique et s'appelle San Simon. Il y a 7 profs de français car tous les étudiants de linguistiques doivent apprendre le français, ainsi que certains de tourisme. En général, plutôt une bonne ambiance, surtout dans les classes où j'interviens de façon ponctuelle pour donner des exemples culturels (moins celles où je leur fait un vrai cours et où ils ont du travail à faire à la maison - le bolivien moyen est un peu fainéant - c'est la chaleur !).

J'ai des classes à effectifs variables. Beaucoup sont inscrits (c'est gratuit!), peu sont là plusieurs cours de suite. C'est un peu le tourisme. En dehors de ça, les salles sont correctes, un peu rudimentaires, et il y a la "clim", heureusement. J'ai eu plusieurs fois des élèves qui sont venus avec leur enfant de 3-4 ans, j'ai eu un chien qui dormait silencieusement à l'entrée (sur le chemin de la porte...) et une étudiante qui a amené sa gamine de 1 ans et qui a... allaité pendant le cours ! (elles allaitent partout ici, nous, français, sommes bien prudes!).

Sinon, rien de bien exceptionnel. La plupart des étudiants arrivent directement du colegio où sont un peu plus âgés (ont repris les études), les cours durent une heure et demi, les classes sont plutôt sympathiques et très curieuses de notre culture en général.Il me semble que les profs sont très accessibles et qu'il y a vite une certaine complicité, tout en gardant un caractère professionnel. Bref, j'aime !

Ah et puis si, j'oubliais. Je faisais la remarque à une autre volontaire Leela, qui travaille au colegio avec moi, mercredi dernier, que je n'avais pas encore fait une semaine de 5 jours depuis que je suis arrivée : il y a toujours un jour férié comme l'anniversaire de la ville (et le pont qui va avec), le jour des étudiants, la fête nationale, un jour de manif... et ça n'a pas manqué ! vendredi, elle m'annonce que le colegio (mais pas la fac, je vous rassure) est fermé lundi. Pourquoi ? on ne sait pas !
Je vous mets quelques photos du colegio au passage.




Plus que 3 jours et je suis en vacances ! parce que ça fait 10 semaines que je suis là et que je travaille ! Donc deux semaines que je vais passer dans le Nord du pays et au Sud du Pérou. Je pense que je ne pourrais pas trop mettre à jour le blog, surtout les photos, mais j'essaierai de vous laisser un petit message en milieu de séjour pour vous dire que tout va bien de Cuzco. 

jeudi 23 septembre 2010

Salar d'Uyuni et Sud-Lipez, peut-être le plus bel endroit sur cette Terre...

Vous vous rappelez peut-être ma tentative il y un mois et demi (déjà) pour aller au Salar d'Uyuni ? tentative sans succès car il y avait des blocus... Bref, le we dernier, je devais aller à Toro-Toro avec un volontaire anglais, qui finalement, ne pouvait pas. Du coup, je me suis dit que je pouvais peut-être retenté le coup. et donc, jeudi après-midi, j'ai réservé par une agence un séjour de 5 jours au Salar. Je vais vous décrire mon séjour mais croyez-moi, il n'y a pas de mot pour décrire la splendeur des paysages.

Donc premier jour : vendredi, voyage
Départ à 9h (+30min de retard) de Cochabamba en bus. Très vite, le bus s'arrête et 4 ou 5 vendeurs montent pour nous refiler des choses pas très conseillés...
Arrivée à Oruro (prenez votre carte, ça sera plus simple!) vers 13h30, et je monte à pied jusqu'à la station de train (à 10 blocks, j'allais pas prendre un taxi quand même).
Le train part à 15h30 et s'est parti pour 7h de train. Le train est très agréable. Lent, oui certes, mais confortable. Il passe directement dans la rue.

Si ce n'est que le son de la télé est un peu élevé. Et ma surprise commence. Le paysage par la fenêtre présage déjà un beau séjour. Voila donc quelques photos. J'ai pris quelques 500 photos lors de ces 5 jours. Alors je choisis comme je peux. J'ai réussi à réduire à 70, je suis fière !



Et oui, quelques poubelles à côté des gares....


arrivée à 22h30 à Uyuni, direct à l'hôtel, une douche et hop au dodo. Uyuni est à 3700mètres d'altitude.

petite précision pratique : on est au sud, et en hiver. alors il fait froid. L'agence de Cochabamba me certifie que je n'a pas besoin de sac de couchage, l'agence d'Uyuni, heureusement m'en prêtera un...


Deuxième jour : le Salar
Avant de commencer notre expédition, nous nous arrêtons au cimetierre des trains. Des locomotives wagons qui sont abandonnés depuis les années 40. Et là, oh surprise, en tante que physicienne, j'ai ri. Car leur tags sont décidément bien originaux et intellectuels. 


 C'est quoi le Salar ??? Le Salar c'est un lac de sel. Celui d'Uyuni est juste très grand. Il est donc à 3650 mètres d'altitude, et il fait 12 500km2 (le plus grand du monde), la bagatelle de deux départements français. Le sel se forme en couche par an (une couche fait quelques centimètres) et d'après les géologues, c'est un salar sans fin : Lors de la saison des pluies, l'eau fait remonter le sel de la couche terrestre. Le sel est ramassé, séché puis chauffé (pour faire évaporer toute l'eau) puis réduits en petits cristaux (avec ajout d'iode) et hop ! en paquet : 1boliviano le kilo ou 8 bolivianos les 50... (Nous avons vu une "fabrique" de sel à Colchani, première étape de notre périple).


Los ojos del salar (=les yeux du salar) visibles seulement pendant la saison sèches sont des grosses flaques qui bouilonnent.

C'est aussi un vrai désert. Plat. Chaud la journée. et (très) froid la nuit. Saison des pluies de novembre à mai. Le problème, c'est que sous ce salar, il y a bcp de lithium... et donc on ne sait pas comment va se faire l'exploitation du minerai sans ruiner le paysage. Bref. Je reviens à mes lamas...
La légende dit que le salar a été créé par les deux volcans à ses limites : un homme (je ne sais plus son nom) et une femme : Tunupa. Ils étaient très amoureux mais leurs familles n'étaient pas d'accord (ça fait un peu Montaigue et Capulet, je vous l'accorde). Le problème, c'est que Tunupa tombe enceinte. Aie. Mais le volan mâle est séparé par sa famille. Tunupa accouche mais le bébé disparaît. Alors Tunupa se met à pleurer (=le sel) et à répandre son lait (=couleur blanche) en espérant qu'il arrivera à son bébé. C'est joli non ? Bref. Comme c'est un lac, il y a... des îles ! Nous nous sommes arrêtés à une île , l'île Incahuasi, pour déjeuner et visiter. Pendant les 3jours d'expédition, j'étais accompagné par un couple de néo-zélandais et un couple de belges et leur guide, et un chauffeur. Mais il devait bien y avoir 6 ou 7 autres 4*4 comme nous, qui ont suivi à peu près le même parcours. Donc bcp de touristes. Mais c'est tellement magique que c'est pas grave. Donc sur cette île, il y a plein de cactus !! Et le contraste entre le lac de sel blanc et cette île qui sort de nul part avec tout ces cactus.... L'île a quand même une origine volcanique, oui. 


Et ils se sont mis au panneau solaire... C'est sûr que ça vaut le coup dans le désert !


Pendant la saison des pluies, tout ça est recouvert d'eau... d'où l'appelation de lac...
L'après-midi, nous sommes allés visiter un ancien hôtel de sable (on ne peut plus y dormir mais bon). TOUT, absolument TOUT, est fait de sel : brique de sel et ciment de sel. et nous sommes ensuite passés devant là où ils extraient ces briques.

Puis destination San Juan de Rosario (à 4164mères) où nous dormiront (dans un hôtel de sel...).

Il y a dans cette ville un ancien cimetierre aymara. Les morts n'étaient pas enterrés mais en fait enfermés dans une espèce de sarcophage. Ils étaient tournés vers l'ouest (la mort) mais leur "tombe" étaient en direction de l'est (la vie). Les tombes ont été ouvertes et pillées par les espagnols évidemment.
Superbe couché de soleil. J'en ai profité pour demander aux néo-zélandais de m'initier à l'astronomie de l'hémisphère sud.



Nuit fraîche (-5°C) : Nous dormons sous 5 couvertures (ça pèse lourd!!), habillés avec des pulls et grosses chaussettes.

La culture principale ici est celle de la quinoa. Il en existe 4 sortes.

Rien à voir mais j'ai appris ce que symbolisait le drapeau bolivien : le rouge pour le sang versé pour l'indépendance, le vert pour l'Amazonie qui correspond à plus de la moitié du territoire et le jaune pour tous les minerais.

Troisième jour : les lagunes.
Tout ce séjour nous rapproche de la frontière chilienne.
Nous partons en direction du volcan Ollague, qui est sur la frontière, en passant par un "petit" salar. des couleurs magnifiques. je n'en reviens toujours pas.



Puis, départ pour les "lagunas". La première est la lagune Cañapa, avec ces "quelques" flamants roses, qu'on approche assez facilement.



Puis la laguna Hedionda, où nous déjeunerons.

Quelques lagunes encore : laguna Chiar-Khota, laguna Ramaditas et laguna Honda,

Nous traversons ensuite un désert de pierre. A noter, comme nous sommes 7 ou 8 4*4 à suivre le même parcours, dès qu'une voiture a une panne, toutes les suivantes s'arrêtent pour porter secours... nous avons ainsi dépanné une voiture d'un pneu de de secours. Mieux ne vaut pas être la dernière voiture. 
Arrêt suivant : el arból de piedra (=arbre de pierre) qui est donc un rocher taillé par l'érosion, en forme de....arbre ! bravo, vous avez suivi, je sais, ce message commence à être long. 


La montagne aux 7 couleurs.... très belles couleurs...

Enfin, arrivée en milieu d'après-midi pour la laguna colarada qui devient rouge selon la météo (vent et soleil sont nécessaires). Ceci est dû à une algue qui se nourrit des flamands roses (morts, je suppose). Et ces couleurs, encore une fois, sont surprenantes. Cette lagune fait partie du parc naturel Eduardo Avaroa, à 4300mètres.





Notre 4*4 après la journée... Remarquez la marque : Toyosa....

Puis nous nous arrêtons dans une auberge très sommaire ou nous passerons la nuit. La nuit où il fait généralement -15°C. Auberge sommaire j'ai dit : ça veut dire simple vitrage et trous dans le toit. Vous avez l'idée ? Alors je vous décris ma tenue de nuit : un collant de nylon, un collant de coton, un bas de pyjama d'hiver, une paire de chaussettes normales, une paire de chaussettes de ski, un T-shirt manches longues, une polaire, une polaire sans manches, un pull en laine de mérinos irlandais, un sac de soie, un sac de couchage doublé polaire, trois couvertures, un bonnet de laine de lamas doublé, une paire de gant de laine de lamas doublée, une écharpe de laine. Autant dire que je n'ai pas trop remué. Mais je n'ai pas eu froid !  



Quatrième jour : désert, lagunes et geysers...
Lever avant le soleil... à 4h45, et il fait encore très froid. Nous partons à 5h pour aller voir des geysers (qui ont bcp moins d'activité le jour). Ils sont naturels et sont en fait des jets de substances soufrés (merci les odeurs). Ils sont dûs à l'activité volcanique. Un seul est humain, il s'appelle Punama et il a été foré par une entreprise qui voulait en tirer de l'énergie (mais ça n'a pas marché je crois). Il s'agit d'eau. Nous sommes à 4700mètres !!! Le coin s'appelle sol de Mañana (soleil du matin).



Dans la voiture, il fait encore tellement froid que de la glace se forme sur les vitres à l'intérieur !!!

Pour se réchauffer, rien de mieux que des eaux thermales au lever du Soleil. Oui mais voila, je n'ai ni mon maillot de bain, ni de serviette alors je n'ai pas tenter. Il faut dire que prendre un bain dans un lac à 30°C puis ressortir à -5°C, ça ne me tente pas trop... Le lac est magnifique, il s'appelle Laguna Salada.
Petit déjeuner sur ce paysage, avec des pancakes à la dulce de leche.



Route de nouveau (la journée est chargée). Pour atteindre la laguna verde (=verte) qui est plus verte avec un peu plus de vent et plus tard dans la journée. Mais déjà comme ça c'est beau, c'est un paysage de fin du monde (et en effet, on est encore à la frontière chilienne).




Lors de ce sejour, de nombreux paysages font lunaires ou martiens, et pourtant... On est bien sur Terre. Le trek pour monter en haut de ce volcan est de 7 jours (Le volcan Licancahur culmine à 5900 mètres). On est à 4500 mètres. Paysage sorti tout droit du National Geographic. Vous connaissez cette impression de carte postale plus belle que la réalité ? et ben là, c'est l'inverse !
On se prépare au retour. Arrêt près d'un désert appelé Salvador Dalí, car les pierres sont arrangées et disposées de sorte qu'on a l'impression d'être devant une de ces peintures. Les photos ne rendent pas justice.


Nous repassons devant la laguna colorada, sous un autre angle, et c'est un autre paysage...

Nous faisons une halte dans un petit village pour manger notre repas de midi. et voila coment on sèche le linge ici...



Ensuite, retour sur Uyuni en passant par un endroit où les pierres sont naturellement sculptées en forme bizarre :
un lion, ou un singe, ou une chouette :

un perroquet :

un cavalier de jeu d'échec :

un écureuil de Tic et Tac : 

un écureuil caisse d'épargne :


ce que vous voulez !


Et voila ! retour à Uyuni vers 17h30. Là, j'ai loué une chambre d'hôtel (ou plutôt sa douche) pour une demi-heure ! quel plaisir de prendre une douche ! puis j'ai attendu 1h20 du matin pour reprendre le train pour Oruro puis le bus pour Cocha, et me voila, exténuée, à vous écrire mais encore enchantée de cette expédition exceptionnelle.

Ah oui, j'ai appris la différence entre un llama et une vigogne. Les vigognes sont sauvages (et les llamas domestiques) et ont un cou plus fin.


Le week-end prochain, notre ONG va repeindre les murs d'une école le samedi. Je vous tiens au courant.