vendredi 28 janvier 2011

Buenos Aires ou le Paris d’Amérique du Sud

Dernière étape de mon premier périple sud américain, Buenos Aires. Deuxième ville du continent par sa taille et sa population (3millions intra-muros, 11millions extra-muros), après Sao Paulo la Brésilienne.
La ville a connu un essor tardif : fondée en 1536 (puis refondée un demi-siècle plus tard), elle n’a eu qu’une importance très minime jusqu'au XIXème siècle. Et oui, car le Pérou et son or attirait tous les regards. C’est une des seules grandes villes sud américaine qui n’a pas été bâtie sur des restes indiens. Il y a de toute façon très peu d’indiens en Argentine. La ville s’est développée grâce à son port. Avec les révolutions américaine et française, la ville développe un côté très intellectuel et européen. En 1810, la ville et la pays gagnent leurs indépendances après un vote et une petite junte. Buenos Aires devient officiellement capitale de la république Argentine en 1880, et là, c’est parti pour 40 ans de prospérité. En 1871, épidémie de fièvre jaune, les riches quittent le sud pour le nord, et la ville prend des airs encore plus européens et même parisiens.
En 1910, Buenos Aires fête les 100 ans d’indépendance, ouvre son métro… bref, un exemple de modernité… et donc plein d’européens arrivent : italiens, espagnols (surtout pendant la guerre civile en 36), et autres.
Sur deux jours, j’ai eu un jour de pluie, alors je n’ai pas beaucoup fait de visites… Je me suis en fait surtout baladée dans le quartier de mon hôtel : San Telmo. Ce quartier est un peu le quartier populaire touristique bobo : magasins de créateurs pas chers (Blandine, Sandra, vous auriez adoré), de librairies qui ressemblent un peu à des magasins d’antiquités (et oui, qui dit ville qui veut imiter Paris, dit ville des Lumières, dit littérature – j’ai voulu m’offrir le journal du Che en espagnol d’ailleurs et j’ai été désolée d’apprendre qu’il n’était plus édité !), et de petits cafés/bars ouverts toute la nuit avec des gens qui dansent le tango dans la rue. 

Et puis aussi de très belles peintures murales de tous les côtés...


Leur maison blanche s'appelle "la casa rosada", maison de la présidente...

Le climat ? très simple : il fait chaud et humide (lourd) mais beau en général, oui c’est l’été.
La ville m’a vraiment fait très bonne impression. Je lui ai trouvé des airs de NYC avec ses grandes avenues, de Londres avec les quais et une architecture chaotique (avec en plus un pont très "Newcastle"), de Paris, avec ses petites rues et ses cafés… Pas une ville très belle, mais une ville qui doit être agréable à vivre.



Une ville moderne, et en même temps avec toute la pauvreté possible à ses portes… une ville avec des grandes disparités, qu’on a tôt fait d’oublier quand on erre dans le centre riche….

Une ville où les gratte-ciels côtoient un parc-jungle en plein centre !

Je vous avais déjà dit que les Argentins avaient plus des airs d’italiens. En fait, je pense que j’ai beaucoup moins l’air étrangère là-bas, grâce à ça entre autres.
Les Argentins parlent un espagnol un peu différent, je vous en avais parlé aussi, par rapport aux boliviens : "ll" se prononce "ch" et "y" se prononce "j". Sans parler de leur "che" qu'ils mettent à chaque bout de phrase, leur troisième personne du singulier qui utilise "vos" en gardant la conjugaison de la 2ème personne du singulier, et celle du pluriel qui devient un "ustedes" et pour la conjugaison une troisième personne du pluriel (tant mieux, je l'aimais pas la deuxième du pluriel !).
Une des spécialités culinaires est l'Alfajor, je m'en suis gavée à Ushuaia. C'est un biscuit avec du dulce de leche entre les deux et des fois duc chocolat ou de la noix de coco autour. Très bon, très bourratif aussi ceci dit.

mercredi 19 janvier 2011

Terre de feu et camping dans le grand froid


Me voilà finalement rentrer sur Buenos Aires, malgré les blocus. Toute une histoire de repartir de Ushuaia; mais ça sera pour une prochaine fois. 
Là, je suis tranquillement installée dans mon auberge a Buenos Aires, où les températures atteignent de nouveau des valeurs dignes de l'été... Je regarde mes photos des deux dernières semaines, de Ushuaia, de Maryline, et du camping... encore des au-revoirs, des rencontres imprévues et des amitiés qui se lient...  

Alors commençons par Ushuaia et la Terre de Feu.
Je suis partie de Cusco le 2 janvier au soir.
Le 3, je suis à La Paz, un peu dans le même état d'esprit : je viens de quitter ma soeur australienne Tess et mes amis boliviens. Je suis en escale à La Paz, et il pleut.
Le 4 au petit matin, je prends l'avion pour Buenos Aires. Le temps d'arriver, de récupérer une valise dans un hôtel et de me ré-organiser, il est déjà 17h. Je pars me balader dans les rues du quartier de San Telmo.  
Je retrouve à 18h30 Fränz et Ulrike dans un café de Buenos Aires. Nous prenons le repas du soir ensemble et je repars, déjà, pour Rio Gallegos. Mon avion arrive vers 3h du matin à destination. Maryline m'attend à l'aéroport, elle vient d'arriver de Bariloche (oui, vous avez besoin de votre carte sous les yeux) en bus... 30h de bus...

Le temps de se retrouver et de discuter, et le dernier café du petit aéroport ferme. Nous nous étalons alors parterre dormir une heure ou deux, comme 5 ou 6 autres touristes. Puis nous allons au terminal de bus : plus de bus aujourd'hui pour Ushuaia. Par contre, il y en a pour El Calafate... Nous hésitons mais finalement nous réservons des billets pour Ushuaia pour le lendemain. On se dirige alors vers une maison d'hôte pour routard... il est 8h du matin, le gars nous accueille et nous fait payer seulement une nuit et ne nous compte pas notre matinée. Bref, nous montons dans notre chambre et hop, sieste... jusqu'à 13h... Puis, après avoir quelques courses de nourriture à Carrefour, nous allons nous balader en ville. Pas grand chose à en dire vraiment. A part que l'Argentine est vraiment très européanisée
Etam, Carrefour, Peugeot, Renault... les marques françaises s'exportent bien...

La plage de Rio Gallegos

Ben oui, on est bien en Argentine !

Le lendemain, départ aux aurores pour Ushuaia, mais le bus arrive déjà avec 3/4 d'heure de retard. Si le bus n'est pas cher en Bolivie, il ne faut pas généraliser à toute l'Amérique du Sud, en particulier pour l'Argentine et le Chili. Pour la petite histoire l'Argentine est un pays qui connaît une inflation impressionnante : les prix doublent en 4 ans...
Pour aller à Ushuaia, nous devons passer le détroit de Magellan et il se trouve au Chili. Le Chili et l'Argentine ne s'entendent pas du tout mais alors pas du tout... donc sur nos 13 à 14 heures de voyages, nous avons passer 4 bonnes heures à sortir de l'Argentine pour rentrer, 10km plus loin, au Chili, pour en ressortir 200km plus loin et re-rentrer en Argentine ! Mon passeport a pris un coup !

Lors de la traversée du détroit, nous avons un peu de visite...


Bref, nous arrivons, épuisées par cette journée bizarre à Ushuaia, il est 23h... Nous allons boire une bière avant de prendre un taxi pour le camping...
Ah oui, le camping est une piste de ski en hiver


Ici, il fait nuit à 23h...



Je ne vous raconterai pas en détail les deux semaines qui ont suivi mais juste un peu généralement nos activités :
Rando au parc national Tierra de Fuego :




Et si on faisait des moules frites ce soir ?

Sur les arbres, il y a ce végétal bizarre qui formes de boules jaunes, symbiose ou parasite, je ne sais pas...





Rando-vélo sur la côte : dans une forêt qui avait des allures de Walt Disney et de Tolkien mélangés ; je m'explique ; la lumière et la forme des arbres et les couleurs faisaient forêt enchantée et je m'attendais presque à voir un lutin sortir d'un arbre, et puis quand ça s'assombrissait un peu, ça faisait Tolkien et forêt de Fangorn : les arbres grinçaient entre eux, étonnant.


Le port d'Ushuaia... oui, on aurait bien fait une balade à bateau...




La forêt de Fangorn





Rando à la laguna Margot : il a neigé !





Rando à la lagune Encantada (et montée ensuite au col) avec des Israéliens ! Et Pingu découvre la neige...




Des journées glandes aussi, il faut bien...avec des pauses thés un peu cher chez le patissier français de la ville, mais ça vaut vraiment le coup : entre le décor et les gâteaux... et chaussons aux pommes.... !



Pour votre culture, sachez que Ushuaia est une grande ville tout de même 120 000 habitants, qui a été très vite utilisé comme bagne..; Il y a d'ailleurs un musée très intéressant qui raconte tout ça. 
Beaucoup de gens m'avaient prédits que je serais déçue par la ville mais j'ai adoré. Pas mal de touristes ici, majoritairement français d'ailleurs. Mais dans notre camping, il y avait aussi pas mal d'argentins (c'est les grandes vacances), des pérvuviens, irlandais, suisses, canadiens.... Beaucoup de gens qui sont en voyage depuis longtemps (2ans!), qui arrive parfois en fin de parcours ou qui font juste une étape, mais c'est vrai il y a un peu une ambiance de fin du monde. Ushuaia, c'est aussi une ville où l'on peut voir les 4 saisons en un jour..; c'est vrai... et donc il y a plein d'arc-en-ciel.

Certains partent 10 jours en Antarctique en croisière... pour 4000 euros (non, je n'ai pas rajouter de 0). On a beau être le plus au sud, il reste 1000km pour l'Antarctique.
Les 5-6 derniers jours, le camping (et surtout la salle à manger-cuisine) a pris des airs de colonies de vacances car nous sommes tous coincés à cause du blocus et nous commençons à bien nous connaître. Notre petit groupe se compose de Maryline et moi ; Alice et Etienne, français qui viennent de faire un trek de malade aux Etats-Unis, je mets leur blog en lien ; de Glenn, irlandais avec bcp d'humour, en Amérique du Sud depuis deux ans avec ses pattes, il connaît le poids de chacun des éléments de son sac à dos... ; de Ian, canadien-british qui voyage depuis 1an et demi en vélo... ; Benedict suisse-allemand qui est parti un peu tôt mais avec qui on s'est fait une soirée crêpe... et puis il y a Ricardo, Leonardo, Paolo, Matias et tant d'autres... Les soirées c'est simple : on mange, les garçons font atelier couture, d'autres font de la musique et on apprend le tango ; on parle français, anglais, irlandais, argentin, bolivien... ; on partage son repas et sa bouteille de vin.

Bref, un endroit sympa, avec des gens sympas... voilà, ça sent la fin...