mercredi 17 novembre 2010

Tiahuanaco / Tiwanaku ou encore le temple du Soleil d'Hergé

Le week-end dernier, j'étais à La Paz, vous vous rappelez ? Et je ne vous ai pas raconté mon dimanche... Alors voilà, on y est !
Nous avons pris un colectivo pour aller voir le site pré-incaïque de Tiahuanaco. Pour la petite histoire, un taxi nous proposait la même course pour 160 bolivianos, alors que nous avons payé 10bolivianos seulement en colectivo... "mais non, senorita, pas de colectivo aujourd'hui, c'est dimanche"... mouais, j'ai beau être une gringo je commence à les voir venir maintenant.
Bref, une heure et demi de transport et nous voilà arrivées au site, près du lac Titicaca, donc à une altitude proche des 4000m encore une fois.




Un petit point culture/histoire s'impose ici je crois. La civilisation Tiahuanaco (du même nom que sa capitale donc) est une civilisation un peu similaire à la civilisation inca dans le sens un peu guerrière. Son apogée se situe entre 500 et 800 de notre ère et on ne sait pas trop comment elle a disparu. Elle est sans doute apparue vers -1000 mais à commencé à être importante à partir de -500 uniquement. Elle s'étendant autour du lac Titicaca, en Bolivie et Chili. Elle était contemporaine de la civilisation Huari (qui est aujourd'hui une marque de bière en Bolivie), qui dominait plus au nord. Le site fut découvert par Pedro Cieza de León au XVIème siècle. Il est constitué de plusieurs édifices remarquables. Remarquables de par leur architecture avancée. Encore une fois, le système d'irrigation et de canalisation est impressionnant. Ils avaient même réussi à faire monter de l'eau sur une butte et en faire une fontaine ! Evidemment, comme les incas, et à plus forte raison étant donné l'époque, il n'y avait pas de système d'écriture et donc ce site est très mystérieux mais on sait qu'il avait entres autres une vocation religieuse et qu'il était dédié au dieu Soleil Kon Tici Viracocha. Voilà ce que j'ai pu trouver sur lui : 

" Le dieu céleste de Tihuanaco comporte aussi des aspects solaires. Sa couronne et son collier sont en fait les rayons de l'astre, et les paysans Aymaras (ne me demandait pas le lien entre Aymara et Tiahuanaco, je m'y perds) disent encore aujourd'hui que les rayons du soleil sont sa barbe. Selon certains mythes recueillis au tout début de la conquête par Juan de Betanzos, les premiers hommes vivaient dans un monde de ténèbres jusqu'à à ce que le créateur, Kon Tici Viracocha, fît le soleil et le jour, qu'il séparât de la nuit, de la lune et des étoiles. Puis il transforma les anciens hommes en pierres, pour les punir de l'avoir raillé. Avec ces pierres, il fabriqua une nouvelle humanité, ou plutôt des peuples différents avec leurs seigneurs, leurs femmes et leurs enfants. Ses serviteurs et auxiliaires distribuèrent ces groupes dans tout le Pérou, en les plaçant dans des grottes, des cavités, des sources et des montagnes, d'où ils émergèrent pour habiter la surface de la terre. Enfin Kon Tici Viracocha envoya deux autres Viracochas à l'est et à l'ouest tandis que lui-même emprunta la voie impériale des Incas jusqu'à Cuzco, en exhortant les hommes à sortir de terre. Arrivé à Cacha, dans la vallée de Cuzco, il fut attaqué par les gens de Kanas, sortis de terre tout armés. Mais le feu du ciel s'abattit sur eux, sous forme de foudre. À Cuzco, Viracocha institua une seigneurie, puis il repartit vers le nord jusqu'à la hauteur de Puerto Viejo (Équateur), où il entra dans la mer.
Il suffisait de peu pour transformer le vieux dieu Viracocha en apôtre rejeté par la méchanceté des hommes. Ce pas fut franchi dès les premiers temps de la conquête, comme l'atteste le commentaire de Cieza de León. L'image de ce dieu a donc été modifiée à deux reprises : tout d'abord par les Incas, qui cherchèrent à légitimer l'origine solaire de leur dynastie en faisant appel aux croyances séculaires des peuples des hauts plateaux, ensuite par les Espagnols, appelés d'ailleurs eux aussi Viracochas. La Foudre se confondit avec saint Jacques, le Santiago de la Reconquête ibérique transformé pour les besoins de la cause en pourfendeur d'Indiens. Mais ces superpositions n'auraient jamais été possibles si le dieu solaire de Tihuanaco n'avait pas puisé son authenticité dans le passé très ancien des peuples andins."

Compliqué tout ça hein ? parce que toutes les tribus du coin sont entremêlées et différentes en même temps. 



En fait, il s'agissait de petites cités fédérées par une identité religieuse. Ils redoutaient la puissance des prêtres et se seraient tous soumis sans hésitation. Donc cette civilisation jouait sur l'intimidation et la peur plus qu'autre chose.
Ils avaient une grande maîtrise de la pierre (que les incas ont du leur piquer à un moment ou à un autre). C'est impressionnant, voilà un exemple de ce que j'expliquais juste avant : toutes ces civilisations sont différentes mais on y retrouve les mêmes caractéristiques ! Bon, en même temps, vous allez me dire, c'est normal, ils se sont tous plus ou moins dominés et se sont construits les uns sur les restes des autres...



Bref, pour l'anecdote, ceux qui connaissent leurs classiques retrouveront dans les photos qui suivent d'où Hergé a puisé son inspiration pour le temple du Soleil, puisque toutes ses recherches avaient été sur ce site. Et j'avoue que la porte du Soleil en particulier est vraiment impressionnante. Apparemment, si vous venez le 21 juin, vous pouvez voir le Soleil se coucher exactement dans l'axe de la porte...

mercredi 10 novembre 2010

La Paz, parce qu'on y revient toujours...

Je ne sais pas comment vous expliquer ce que je ressens pour cette ville. Je l'adore mais je sais pas vraiment pourquoi. Ce n'est pas une ville magnifique. La vue à l'arrivée est imprenable et unique, ça c'est sûr, je vous en ai déjà parlé, je ne m'en lasse pas moi.

Je crois que j'aime le climat de voyageur qu'il y règne, entre ceux qui montent au Pérou, ceux qui descendent au salar, et ceux qui vont dans les montagnes.
Cette fois-ci, j'ai fait un peu plus la touriste. Vendredi aprem tranquille. 
Samedi, nous sommes allées dans le quartier colonial, voir un peu l'histoire de la ville. Histoire récente puisque La Paz a été fondé par les espagnols en 1548, et pas avant.
Premier arrêt : la plaza Murillo, qui est entourée par le palais présidentiel, le palais législatif et la cathédrale. Pas mal pour une seule et même place.


Surtout qu'elle n'est pas très grande. Sur la place même, il y a encore d'autres choses importantes pour le pays : Le lampadaire où le président Villaroel a été pendu en 1946 (il devint président à la suite d'un coup d'état en 43 et fut exécuté suite à un soulèvement populaire mais il est considéré aujourd'hui comme un martyr). Autre monument sur cette même place, la proclamation de Murillo reproduite en gros. Que je vous raconte un peu tout ça. Pedro Murillo a vécu fin XVIII et début XIX. C'était un indépendantiste bolivien et on lui doit sans doute d'avoir inspirer le mouvement. En gros, il y a un soulèvement à La Paz pour l'indépendance en 1809 (parce qu'en plus à l'époque, avec la guerre en Europe, l'Espagne était plus faible et c'était le moment d'agir). Donc junte militaire, menée, entre autres par Murillo le 16 juillet. Ils réussissent mais ne restent que quelques mois au pouvoir avant de se faire renvoyés. Mais avant ça, Murillo a le temps de proclamer l'indépendance du pays. Il fut ensuite exécuté avec les autres chefs en 1810. Au moment de se faire pendre, il aurait eu ces paroles : "La torche que j'allume ici, personne ne l'éteindra".

Et il a vu juste, puisque, à partir de 1810 et jusqu'en 1825, les différentes régions d'Amérique du Sud se soulèvent, grâce entres autres aussi à des hommes comme Simon Bolivar. Voila pour la partie historique.

Nous avons fait ensuite quelques musées dans une petite rue, pas bien loin, dans le quartier de la Cruz Verde.

Pourquoi la croix verte ? Apparemment, au temps colonial, ce quartier était témoin d'un certain nombre d'apparitions et de phénomènes surnaturels (fantômes, âmes en peine, bruits infernaux...) et tous les hommes un peu éméchés qui traînaient à une heure avancée dans le quartier, avaient une nouvelle histoire à raconter. Du coup, les habitants décidèrent de mettre des croix sur les murs du quartier pour faire fuir toutes ces créatures maléfiques. Pourquoi des croix vertes, je ne sais pas (peut-être que les hommes du coin buvaient un peu trop d'absinthe...). J'adore ce genre d'histoires bref. Il ne reste aujourd'hui plus qu'une croix, la voici, la voila.


Ensuite, visite de l'église de San Francisco, construite en 1745. Architecture européenne baroque avec l'influence indigènes (motifs de type végétal). Elle a construite sur le site même de fondation de la ville par les espagnols. Et on peut monter la-haut et avoir une vue sympa (mais restreinte) de la ville.









Enfin, je me suis baladée un peu dans les rues pour prendre des photos de bâtiments à l'architecture coloniale, ou autres, pour essayer surtout de capter cette ambiance très particulière.





Et dans le même style que le lapin du foot, il y a les zèbres de La Paz, qui aident à la circulation (sponsorisés par je sais plus qui évidemment)