vendredi 22 octobre 2010

Lac Titicaca, Copacabana et Isla del Sol

Le lac Tititcaca délimite une partie de la frontière entre le Pérou et la Bolivie. C’est le plus haut lac navigable du monde, à 3800mètres. Ce n’est pas rien ! et il faut donc toujours consommer un peu de coca pour prévenir le mal d’altitude, même avec l’habitude. Ce lac est immense (regardez sur votre carte !). Il mesure 175km de long et couvre 8340km2. La civilisation inca aurait vu le jour ici.
Voilà la légende de sa formation : Les hommes, bravant un interdit (ça me rappelle qqch…), s’en allèrent des plaines pour aller dans les montagnes. Pour les punir, les dieux leur envoyèrent des pumas. Le dieu du Soleil, inconsolable, en pleura 40 jours durant (j’ai déjà entendu ça quelque part décidément). Le flot de larmes inonda la vallée et créa le lac et noya tous les pumas, les transformant en pierre… Titicaca (si vous prononcez comme ici ça donne presque « titirara ») signifie « rocher de puma » en Aymara. Manco Capac, le premier empereur inca, descendant du dieu Soleil, en serait sorti, puis serait remonté vers le nord pour créer Cuzco.
Plus scientifiquement maintenant, ce lac s’est formé lorsque la plaque continentale et la plaque océanique se sont rencontrées, créant les Andes et emprisonnant cette lagune (qui était beaucoup plus étendue à l’époque, mais l’eau s’est un peu évaporée depuis) il y a quelque 65millions d’années. Ca me fait penser, on le voit bien tout ça sur les montagnes : les différentes couches, plus ou moins déformées, j’aurais bien aimé avoir un ami géologue ici pour m’expliquer tout ça. Le Salar a été formé de la même façon et comme l’eau s’est évaporée, ça a donné du sel. Les bassins salins à côté de Moray dont je vous ai parlé dans un article précédent ont la même origine aussi.
Autre phénomène intéressant, la hauteur du lac varie (jusqu’à 5m) ! Ceci est dû à l’équilibre instable entre l’entrée d’eau (par les pluies et les rivières) et la sortie d’eau (rivière et évaporation).




Autre légende : Lors de la capture de l’empereur inca Atahualpa par Pizarro en 1532, une rançon est demandée en échange de sa libération : la quantité d’or et d’argent nécessaire pour remplir la prison de l’empereur (qui fait 35m2 sur 2m de hauteur, je vous laisse faire le calcul, c’est énorme !) ; Les incas se mettent au travail et ramènent cet or des 4 coins de l’empire. On y est presque ! Le 29 août 1533 (oui, je sais, quelle précision !), les incas apprennent que Pizarro n’a pas tenu sa promesse et que leur empereur a été exécuté. De colère, ils auraient jeté l’or qui restait dans le lac (il y avait des navettes pour permettre le transfert)… C’est une légende, mais notre Cousteau national a mordu puisqu’il a effectué des fouilles dans les années 70 autour des îles du Soleil et de la Lune, sans succès. Tout le lac n’a donc pas été fouillé, il faut dire que le fond peut atteindre 270m de profondeur à certains endroits… Certains prétendent qu’une cité perdue y est enfouie. Bref ce lac inspire beaucoup de légendes !

Du côté Péruvien, la grande ville touristique, c’est Puno, et de là vous pouvez embarquer pour les îles flottantes d’Uros, en référence à la tribu qui les occupaient, qui construisit ces îles pour fuir les incas, bien trop puissants. C’est une attraction très touristique que j’ai voulu éviter. On peut aussi aller sur les îles de Amantani et Taquile, qui, elles, valent le détour, mais mon chemin ne passait par là.
Non, J’ai préféré aller du côté bolivien. La ville portuaire touristique s’appelle Copacabana. Pour la petite histoire, c’est à la suite d’une promesse faite à la vierge de Copacabana par un marin égaré au large des côtes brésiliennes qu’une plage de Rio doit son nom. C’est une ville pour touristes babacools, un peu comme Cuzco, mais à moindre mesure. Nous sommes arrivés dans cette ville un matin à 9h, après avoir passé la nuit dans un bus (venant de Cuzco), puis, passé la frontière, dans un colectivo. Il pleuvait et j’avoue, on avait bien froid. De là, on regarde les horaires pour aller sur la Isla del Sol : 8h30 ou 13h30. Ah. Sauf que la seule banque où on peut retirer de l’argent bolivien (plus un seul boliviano en poche en venant du Pérou) ouvre à 14h30. Ah. Bon. Ben tant pis pour aujourd’hui hein ?
Du coup, après un bon petit déj’ et surtout une petite sieste dans un hôtel, nous avons erré un peu dans la ville, et fait nos baba cools nous mêmes.



Il faisait vraiment frais. Le soir, nous avons eu le droit à une belle averse (ils  auraient bien besoin du système inca d’évacuation des eaux les copacobanniens !), avec grêlons ! Sans mentir, en ressortant pour le dîner le soir, nous avons même vu un peu de neige !!! En fait rien d’extraordinaire si on y réfléchit : 3800m d’altitude et seulement le début du printemps.

Le lendemain, réveil tôt (encore !) pour prendre le bateau. Et après 2h de navigation dans les odeurs du pétrole du moteur, nous voilà arrivés à la Isla del Sol. Petite rando sur les hauteurs de l’île pour aller du nord au sud de l’ile, en passant par des paysages venus d’ailleurs encore : île aride, quasi-mer et les montagnes enneigées au loin. Lors de notre pique-nique, nous avons vu au loin un rassemblement de locaux et un feu : il s’agissait d’une cérémonie à Pachamama car on est au moment de la semence. Le bolivien qui nous a renseigné nous a dit qu’il y avait une autre cérémonie, avec danse et tout le lendemain aprem…














Nous arrivons enfin au sud, à la communauté de Yumani, où nous prenons une chambre. Nous rencontrons un groupe de 3 français et un italien expatrié à Barcelone. Après avoir assisté à un coucher de soleil quelque peu nuageux, nous sommes allés manger avec eux dans un resto fait de paille, à la bougie, avec vue sur le lac.




Le lendemain, nous reprenons la route pour Copacabana puis La Paz, car Maryline m’y attend pour une autre aventure… L’ascension du Huayna Potosi à 6088mètres. 

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