dimanche 26 décembre 2010

Feliz Navidad !

Donc oui tout d'abord, meilleurs voeux à tous pour cette fin d'année !
Ici, Noël se fête le 24 au soir. Le 25, rien de particulier, mais vraiment rien, à part que tous les magasins sont fermés. On donne les cadeaux le soir du réveillon et non pas le 6 janvier pour les rois comme en Espagne. 
Alors d'abord l'ambiance dehors... Et bien c'est simple, c'est comme chez nous, il y a plein de guirlandes illuminées, de sapin de noël (des faux...) à une chose près, ici, il n'y a pas de neige. Non, il fait 35°C. Enfin, là je vous mens un peu, depuis deux-trois jours, il fait un peu frais et c'est couvert mais bon, vous avez compris. Ensuite il y a un autre truc assez original : Coca-cola est un peu le maître du monde : au IC Norte (supermarché du coin), il a payé son propre sapin artificiel, fait de couronne de taille de plus en plus petite de bouteille de coca... si si.... ; deuxième exemple, au ciné center, il sponsorise pour les décorations de noël qui sonnent différents chants de Noël (évidemment, les deux lampadaires voisins ne sont pas synchronisés).
En ce qui me concerne, malgré ce climat très noël, je ne m'y suis pas fait : je suis partie de France, c'était l'été, et ici le temps est toujours, ou presque au beau fixe, alors pour moi le temps n'avance pas depuis 6 mois, c'est toujours l'été, c'est toujours les vacances, et je suis encore là pour six mois... Ben non, je pars demain de cbba... on y revient tout à l'heure.
Alors, notre maison est décorée depuis le début du mois aussi sur ce thème. Il y a des décorations dans tous les sens. Un sapin, évidemment mais aussi des petits personnages de Noël dans tous les recoins du salon, de la cuisine...
 







La journée du 24 s'est déroulée de manière classique je dirais, si ce n'est que j'ai cuisiné deux quiches lorraines et des truffes pour ma famille... Ma mamita ici réclamait une quiche lorraine depuis 3 semaines et le repas de Noël avec les étudiants.
Le 24 au soir, nous avons commencé l'apéro vers 22h30 puis mangé vers 23h30. Qu'est ce qu'on mange pour Noël ? une dinde, avec du riz, des pommes de terre, des carottes, et une crème sucrée de pomme avec du céléri (oui ça parait bizarre mais c'est tout simplement délicieux). Nous avons aussi eu des biscuits au gingembre, d'autres aux amandes (faits par Tess, ma co-volontaire) et un peu de pudding anglais. Tess a passé un coup de fil sur skype pusique ça famille en Australie mangeait elle son déjeuner du 25 décembre... !
Puis Papa Noël est passé, et Vane a distribué les cadeaux. Et puis voila, on a rangé et hop au dodo. 

Ma famille bolivienne  : Vane, Papito, Moi, Mamita, Pame et la Vicki (qui aide mamita à la cuisine)

Le père Noël est passé pour tout le monde, Vicki

Papito

La tante de passage pour les fêtes (et du coup, on est tellement serrés, que Tess dort avec moi)

Une autre co-volontaire : Vanessa (d'Irlande)

Mamita, et sa gourmandise légendaire

Vane

Pame

Tess

Dodo que j'attendais avec impatience : la veille, nous avons un peu fait la fête entre volontaires/boliviens pour le départ de 2 volontaires et moi-même. J'ai dit au revoir à mon pilier d'amitié ici, Fränz. 

Je me sens un peu triste depuis quelques jours de partir, de dire au revoir à ma famille et à mes amis ici. On ne reste pas dans un endroit 6 mois sans y laisser une partie de soi. Je sais que je reviendrai, je sais que je reverrai certains volontaires en France/Europe, mais c'est quand même difficile. Heureusement je suis très impatiente de mon voyage et de vous revoir tous en France !

mercredi 15 décembre 2010

Tia international aid

Je vous ai mis dans le lien de cette association.
http://www.tia.org.au/
Depuis 2 mois, une autre volontaire vit chez moi, mais elle n'est pas de Projects Abroad, ou plutôt elle en était. Je vous explique ?
Il s'agit de Tess. Elle est venue il y a 4 ans à peu près par Projects Abroad, ici, dans ma famille pour travailler 3 mois en orphelinat. L'expérience l'a tellement marqué que, à peine de retour en Australie, elle a monté son assoc. pour recueillir des fonds et continuer une action ici. C'est maintenant sa troisième visite ici. Elle doit finir ses études en Australie et elle viendrait ensuite ici s'installer et faire marcher son assoc.
Je lui ai proposé aujourd'hui de monter une branche de son assoc. en France à Lyon. Ce n'est pour l'instant qu'une idée. Si vous connaissez des gens intéressés pour m'aider dans cette aventure, faites le moi savoir !

jeudi 9 décembre 2010

8 décembre à Cochabamba

Un peu de culture lyonnaise.... non, ce n'est pas le but de ce blog. Mais par contre, une lyonnaise comme moi, convaincue, élevée au beaujolais comme diraient certains, ne peut pas passer un 8 décembre sans bougie. Par contre, bon j'ai un peu adapté ça. Déjà, ça fait une semaine que j'embête tout le monde ici avec ça. Ensuite, je suis allée acheter des bougies, mais bon c'est pas les loupiottes qu'on trouve nous à un euro les dix mais bon, c'est le 8 décembre.

Alors voila, je suis allée retrouver du monde à la Muela, le bar d'Alvaro et nous avons décoré la fontaine du patio devant. Il trouvait ça tellement sympa qu'il en a gardé une de chaque pour lui pour se souvenir ! Mon implantation de la tradition du 8 décembre commence bien !

De gauche à droite : Moi, Alvaro le maître des lieux, Bengt 

Shireen et moi

jeudi 2 décembre 2010

Germinal, ou l'enfer des mines de Potosi



Donc me voilà, oui, je sais la sieste a été longue, mais la fin de mon séjour approche et j’ai beaucoup de projets que j’ai lancé que je dois gérer maintenant et donc je ne manque pas d’occupation mais plus de sommeil.
Donc, c’est parti pour Potosi. Cela fait un petit moment que je vous en parle, que je vous annonce que ce sera ma prochaine visite. J’ai reporté au moins deux fois à cause d’autres activités mais ça y est j’y étais le we dernier… et ça valait vraiment le coup.
Qu’est ce que c’est Potosi ? C’est une ville. Mais encore ? c’est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde (aujourd’hui, 160 000 habitants). On culmine à 4080mètres… Potosi, ça veut dire « tonnerre » en Quechua.

La ville se situe au pied du montagne, le Cerro rico (rico=riche). Pourquoi rico ? parce que la montagne est truffée d’argent, d’étain et autres métaux.
Intéressant non, de l’argent… et des conquistadors ont traîné dans le coin. Est ce que vous voyez où je veux en venir ? Non ? je vous aide : la principale attraction touristique ici, c’est la mine. Ca y est, vous y êtes ? Oui ? alors un petit peu d’histoire avant que je vous raconte mon périple.

Alors, je ne sais plus où j’ai lu ça mais la montagne était déjà exploitée aux temps incas je crois (mais je ne suis vraiment pas sûre). En fait, chaque citoyen inca devait deux ans de service dans les mines à l’empereur inca. On appelle ce système « la mita ». Bon, c’est une sorte d’impôt royal pas très sympa, je vous l’accorde mais ça n’a rien de comparable au système que vont installer les espagnols. C’est en 1545 que la montagne est découverte par les espagnols et ainsi la ville de Potosi est créée. L’année suivant commence l’exploitation de la mine par des indiens et autres. Francisco de Toledo transforme le système de la mita en véritable esclavage. Les espagnols organisent un gigantesque exode de population d’origine Quechua ou Aymara. Les villes de Lima et Buenos Aires permettent le transport de l’argent vers l’Espagne. Les indiens travaillent évidemment dans des conditions d’esclavages et meurent vite. Ils vivent seulement de feuilles de coca. On estime à 6 millions le nombre d’indiens morts dans les mines. En comparaison, cela correspond au nombre de juifs exterminés dans les camps lors de la seconde guerre mondiale par les allemands (si me souvenirs de cours d'histoire sont exacts). Il y a aussi des esclaves africains (venant du commerce triangulaire…). L’argent apporté en Espagne crée une véritable inflation en Europe et va aussi, assez bizarrement être à l’origine de la ruine de l’Espagne : le pays s’endette auprès de ses voisins qui l’approvisionnent en produits manufacturés.
Petite anecdote : On pourrait faire un pont avec tout l’argent extrait de ses mines qui relierait Potosi à l’Espagne…
Autre fait intéressant : au début du XIX, la moitie de la production mondiale d’argent vient toujours de Potosi. Pourtant, à cette époque, l’argent est presque épuisé, et c’est l’étain qu’on exploite essentiellement.
Il existe une expression ici, tirée de Don Quichotte : « Vale un Potosi » = ça vaut bien un Potosi.
Potosi fut une ville très peuplée. Au XVI et XVII, si l’on inclut la population dans les mines, elle est la ville la plus peuplée au monde.
Passons maintenant à ma visite dans cette ville classée UNESCO.




De Cochabamba, il faut y aller en bus, pas le choix, et c’est à peu près 10 heures. Le problème c’est qu’en plus on n’a pas vraiment le choix pour l’horaire. Les bus partent entre 18h30 et 20h30. Je suis partie avec Carmen (18ans – australienne) et Ulrike (17ans – belge). Nous avons pris un bus donc de Cochabamba à 19h30. Voyage de nuit dans un bus pas ce qu’il y a de plus confortable, entourées de Cholitas. Des conditions pas top en gros, mais je suis tellement fatiguée que je m’endors sans souci. Arrivée à 6h du matin à Potosi… ouf on n’a pas si bien dormi que ça, on saute dans un taxi, et hop destination une auberge. La deuxième adresse est la bonne et hop, au lit pour finir la nuit. Et le remède pour l'altitude, c'est quoi ??? un maté de coca !!!

Réveil à 9h, nous sommes allées prendre un petit-déjeuner avant de réserver un tour pour aller voir la mine l’aprem même. Puis nous allons voir la casa de la moneda en face, le lieu où la monnaie était frappée. « ah oui, mais il n’y a que des visites guidées et là c’est fini pour ce matin, revenez cet aprem »… ben non on peut pas… bon bref, balade dans le centre ville pour découvrir cette ville qui a des allures assez proches de Sucre. Je vous avoue que j’ai assez mal vécu la fatigue de la nuit plus l’altitude et je suis donc rentrée faire une sieste avant la mine.
Petite blague maintenant : Nous avions rendez-vous à 13h30 pour la visite de la mine et nous étions en train de prendre notre repas. On sentait qu’on allait voir 10-15 minutes de retard, mais bon on s’est dit « c’est pas grave, bolivian time ». Quand nous sommes arrivées à l’agence, « ben non, le bus est parti »… ;ah mince, et nous qui pensions avoir assimilé la culture… ; enfin, bon, on a retrouvé le bus.
Notre première halte était pour nous équiper. La deuxième pour acheter des cadeaux aux mineurs. Oui parce que la mine est toujours exploitée. D’ailleurs des experts sont venus il y a deux ans et ont annoncé que la mine ne pouvait être exploitée plus que 10ans, car les risques d’ « effondrements » de la montagne deviendraient ensuite trop grand. Et c’est vrai, cette montagne est un vrai gruyère. Les cadeaux, ça peut être un bâton de dynamique avec une mèche et son détonateur, une bouteille de rafraîchissement, des feuilles de coca (le mineurs s’en « nourissent »), de l’alcool à 95°, parce que c’est ça qu’ils boivent etc…
Troisième halte : les entreprises qui transforment le minerai en métal. Et là j’avoue que ma curiosité de chimiste a été piquée mais non satisfaite. Parce que l’anglais de notre guide n’était pas du plus élaboré et que ces détails n’étaient pas bien techniques, genre : on mélange le minerai avec un produit chimique on obtient ça… mouais, pas bien convaincant tout ça, va falloir que je creuse un peu la question.
Quatrième halte, la mine. Ah, enfin. Et c’est là que ça se complique. Ne pas être claustrophobe. Nous sommes rentrés par le premier étage et nous sommes descendus au deuxième puis au troisième par un petit passage en pente. Je dis petit, mais c’était minuscule. J’avais un peu l’impression d’être Alice aux pays des merveilles quand elle se faufile dans le terrier du lapin. On était à 4 pattes puis sur les fesses… Au troisième étage (en dessous hein), à cause de l’activité de la Terre, il fait 30°C. La mine est constituée de 17 étages, le dernier étant à 2km sous terre… et il y fait généralement 55°C… J’avais un bandana sur le visage pour m’aider à respirer. Sauf que j’avais quand même du mal à respirer, à cause du soufre. Sur les parois de la grotte nous voyons des sels comme du sulfate de cuivre (bleu) ou de zinc (blanc). Les mineurs travaillent parfois 24 heures d’affilées, encore une fois en se nourrissant de feuilles de coca et d’alcool fort. Le travail le plus dur est celui qui consiste à pousser des chariots pleins de minerais de deux tonnes… et c’est le moins bien payé. Il est réservé aux jeunes. Le travail dans les mines est interdit avant 18ans, mais beaucoup de mineurs mentent sur leur âge. Le métier est payé selon le minerai rapporté mais c’est correct pour le pays. Par contre l’expérience de vie est de 40-45ans et il faut atteindre 60 ans pour avoir la retraite… Entre la chaleur, l’altitude et l’atmosphère difficilement respirable, on est vite fatigué, et pourtant, on ne travaille même pas… c’est vraiment très intéressant et très éducatifs… les conditions sont incroyablement dures. Il est vraiment difficile d’expliquer ce que l’on ressent en parlant au mineurs et en voyant les conditions alors je m’arrête là.
Nous sommes ensuite allés voir le tio du troisième étage. C’est le diable. Qu’ils prient pour être protégés. Par exemple, avant de boire une gorgée d’alcool, ils en versent quelques gouttes devant le tio et lui demande sa protection.
Nous ressortons  à la lumière du jour, ouf, la mine ne s’est pas écroulée sur nous et nous aurons besoin de quelques heures avant de retrouver une respiration normale.
Cinquième halte : L’explosion à la dynamite. Notre guide nous fait une démonstration. Impressionnant.

Le soir, Potosi fêtait ces 2 siècles de liberté à son tour. Défilés dans les rues. Nous ne sommes pas restées très longtemps : fatigue et froid (4080mètres je vous rappelle)

Le lendemain, nous avions deux choses que nous voulions faire : la casa de la moneda et le lac de Tarapaya. Pour faire les deux, il fallait se lever à 8h…. ce qui nous paraissait difficile. Du coup, nous avons sacrifié la casa de la moneda. Sans aucun doute un très beau musée, mais l’envie de nature était plus pressante. Nous avons donc pris un colectivo 20minutes, marché 20minutes de plus et hop nous voila à la laguna Tarapaya. Paysage lunaire ou martien, comme vous voulez.



Cette laguna est petite mais … parfaitement ronde. Et surtout, l’eau y est chaude. 30°C, c’est même plus rafraîchissant ! On la surnomme el ojo del Inca, car l’inca Huayna Capac, qui souffrait d’une maladie de la peau, y venait (de Cuzco) pour tenter de soulager son mal. Nous y avons fait trempette alors qu’un groupe de bolivien tournaient un vidéo-clip…



Le soir départ à 18h30 pour rentrer à Cocha…. Une nouvelle nuit dans le bus. Les conditions étaient bien meilleures mais je n’ai rien dormi… arrivée dans ma maison à 5h, j’ai du me lever à 8h pour aller au boulot (pour les mauvaises langues qui disent que je ne travaille pas…) d’où la longue attente pour cet article…

Ce we (là, qui vient de se finir), pas grand chose à vous raconter : Parapente saut numéro 2 le samedi matin (le moniteur m’a fait faire quelques acrobaties et ma laisser manœuvrer) et soirée d’anniversaire le soir pour les 25 ans de Daniel.
Le we prochain, il y a un voyage qui se prépare pour aller à La Paz, pour fêter des anniversaires et des départs. Je ne suis pas encore bien sûr d’y aller, car quand je fais mes comptes, c’est mon dernier we tranquille à cocha (je ne compte pas Noël)… Oui, parce que voilà le compte à rebours a commencé, je pars dans moins d’un mois de cocha. Il me reste un peu plus de 3 semaines ici. Et après, je pars pour trois semaines en Argentine et je rentre en France. 

mercredi 17 novembre 2010

Tiahuanaco / Tiwanaku ou encore le temple du Soleil d'Hergé

Le week-end dernier, j'étais à La Paz, vous vous rappelez ? Et je ne vous ai pas raconté mon dimanche... Alors voilà, on y est !
Nous avons pris un colectivo pour aller voir le site pré-incaïque de Tiahuanaco. Pour la petite histoire, un taxi nous proposait la même course pour 160 bolivianos, alors que nous avons payé 10bolivianos seulement en colectivo... "mais non, senorita, pas de colectivo aujourd'hui, c'est dimanche"... mouais, j'ai beau être une gringo je commence à les voir venir maintenant.
Bref, une heure et demi de transport et nous voilà arrivées au site, près du lac Titicaca, donc à une altitude proche des 4000m encore une fois.




Un petit point culture/histoire s'impose ici je crois. La civilisation Tiahuanaco (du même nom que sa capitale donc) est une civilisation un peu similaire à la civilisation inca dans le sens un peu guerrière. Son apogée se situe entre 500 et 800 de notre ère et on ne sait pas trop comment elle a disparu. Elle est sans doute apparue vers -1000 mais à commencé à être importante à partir de -500 uniquement. Elle s'étendant autour du lac Titicaca, en Bolivie et Chili. Elle était contemporaine de la civilisation Huari (qui est aujourd'hui une marque de bière en Bolivie), qui dominait plus au nord. Le site fut découvert par Pedro Cieza de León au XVIème siècle. Il est constitué de plusieurs édifices remarquables. Remarquables de par leur architecture avancée. Encore une fois, le système d'irrigation et de canalisation est impressionnant. Ils avaient même réussi à faire monter de l'eau sur une butte et en faire une fontaine ! Evidemment, comme les incas, et à plus forte raison étant donné l'époque, il n'y avait pas de système d'écriture et donc ce site est très mystérieux mais on sait qu'il avait entres autres une vocation religieuse et qu'il était dédié au dieu Soleil Kon Tici Viracocha. Voilà ce que j'ai pu trouver sur lui : 

" Le dieu céleste de Tihuanaco comporte aussi des aspects solaires. Sa couronne et son collier sont en fait les rayons de l'astre, et les paysans Aymaras (ne me demandait pas le lien entre Aymara et Tiahuanaco, je m'y perds) disent encore aujourd'hui que les rayons du soleil sont sa barbe. Selon certains mythes recueillis au tout début de la conquête par Juan de Betanzos, les premiers hommes vivaient dans un monde de ténèbres jusqu'à à ce que le créateur, Kon Tici Viracocha, fît le soleil et le jour, qu'il séparât de la nuit, de la lune et des étoiles. Puis il transforma les anciens hommes en pierres, pour les punir de l'avoir raillé. Avec ces pierres, il fabriqua une nouvelle humanité, ou plutôt des peuples différents avec leurs seigneurs, leurs femmes et leurs enfants. Ses serviteurs et auxiliaires distribuèrent ces groupes dans tout le Pérou, en les plaçant dans des grottes, des cavités, des sources et des montagnes, d'où ils émergèrent pour habiter la surface de la terre. Enfin Kon Tici Viracocha envoya deux autres Viracochas à l'est et à l'ouest tandis que lui-même emprunta la voie impériale des Incas jusqu'à Cuzco, en exhortant les hommes à sortir de terre. Arrivé à Cacha, dans la vallée de Cuzco, il fut attaqué par les gens de Kanas, sortis de terre tout armés. Mais le feu du ciel s'abattit sur eux, sous forme de foudre. À Cuzco, Viracocha institua une seigneurie, puis il repartit vers le nord jusqu'à la hauteur de Puerto Viejo (Équateur), où il entra dans la mer.
Il suffisait de peu pour transformer le vieux dieu Viracocha en apôtre rejeté par la méchanceté des hommes. Ce pas fut franchi dès les premiers temps de la conquête, comme l'atteste le commentaire de Cieza de León. L'image de ce dieu a donc été modifiée à deux reprises : tout d'abord par les Incas, qui cherchèrent à légitimer l'origine solaire de leur dynastie en faisant appel aux croyances séculaires des peuples des hauts plateaux, ensuite par les Espagnols, appelés d'ailleurs eux aussi Viracochas. La Foudre se confondit avec saint Jacques, le Santiago de la Reconquête ibérique transformé pour les besoins de la cause en pourfendeur d'Indiens. Mais ces superpositions n'auraient jamais été possibles si le dieu solaire de Tihuanaco n'avait pas puisé son authenticité dans le passé très ancien des peuples andins."

Compliqué tout ça hein ? parce que toutes les tribus du coin sont entremêlées et différentes en même temps. 



En fait, il s'agissait de petites cités fédérées par une identité religieuse. Ils redoutaient la puissance des prêtres et se seraient tous soumis sans hésitation. Donc cette civilisation jouait sur l'intimidation et la peur plus qu'autre chose.
Ils avaient une grande maîtrise de la pierre (que les incas ont du leur piquer à un moment ou à un autre). C'est impressionnant, voilà un exemple de ce que j'expliquais juste avant : toutes ces civilisations sont différentes mais on y retrouve les mêmes caractéristiques ! Bon, en même temps, vous allez me dire, c'est normal, ils se sont tous plus ou moins dominés et se sont construits les uns sur les restes des autres...



Bref, pour l'anecdote, ceux qui connaissent leurs classiques retrouveront dans les photos qui suivent d'où Hergé a puisé son inspiration pour le temple du Soleil, puisque toutes ses recherches avaient été sur ce site. Et j'avoue que la porte du Soleil en particulier est vraiment impressionnante. Apparemment, si vous venez le 21 juin, vous pouvez voir le Soleil se coucher exactement dans l'axe de la porte...

mercredi 10 novembre 2010

La Paz, parce qu'on y revient toujours...

Je ne sais pas comment vous expliquer ce que je ressens pour cette ville. Je l'adore mais je sais pas vraiment pourquoi. Ce n'est pas une ville magnifique. La vue à l'arrivée est imprenable et unique, ça c'est sûr, je vous en ai déjà parlé, je ne m'en lasse pas moi.

Je crois que j'aime le climat de voyageur qu'il y règne, entre ceux qui montent au Pérou, ceux qui descendent au salar, et ceux qui vont dans les montagnes.
Cette fois-ci, j'ai fait un peu plus la touriste. Vendredi aprem tranquille. 
Samedi, nous sommes allées dans le quartier colonial, voir un peu l'histoire de la ville. Histoire récente puisque La Paz a été fondé par les espagnols en 1548, et pas avant.
Premier arrêt : la plaza Murillo, qui est entourée par le palais présidentiel, le palais législatif et la cathédrale. Pas mal pour une seule et même place.


Surtout qu'elle n'est pas très grande. Sur la place même, il y a encore d'autres choses importantes pour le pays : Le lampadaire où le président Villaroel a été pendu en 1946 (il devint président à la suite d'un coup d'état en 43 et fut exécuté suite à un soulèvement populaire mais il est considéré aujourd'hui comme un martyr). Autre monument sur cette même place, la proclamation de Murillo reproduite en gros. Que je vous raconte un peu tout ça. Pedro Murillo a vécu fin XVIII et début XIX. C'était un indépendantiste bolivien et on lui doit sans doute d'avoir inspirer le mouvement. En gros, il y a un soulèvement à La Paz pour l'indépendance en 1809 (parce qu'en plus à l'époque, avec la guerre en Europe, l'Espagne était plus faible et c'était le moment d'agir). Donc junte militaire, menée, entre autres par Murillo le 16 juillet. Ils réussissent mais ne restent que quelques mois au pouvoir avant de se faire renvoyés. Mais avant ça, Murillo a le temps de proclamer l'indépendance du pays. Il fut ensuite exécuté avec les autres chefs en 1810. Au moment de se faire pendre, il aurait eu ces paroles : "La torche que j'allume ici, personne ne l'éteindra".

Et il a vu juste, puisque, à partir de 1810 et jusqu'en 1825, les différentes régions d'Amérique du Sud se soulèvent, grâce entres autres aussi à des hommes comme Simon Bolivar. Voila pour la partie historique.

Nous avons fait ensuite quelques musées dans une petite rue, pas bien loin, dans le quartier de la Cruz Verde.

Pourquoi la croix verte ? Apparemment, au temps colonial, ce quartier était témoin d'un certain nombre d'apparitions et de phénomènes surnaturels (fantômes, âmes en peine, bruits infernaux...) et tous les hommes un peu éméchés qui traînaient à une heure avancée dans le quartier, avaient une nouvelle histoire à raconter. Du coup, les habitants décidèrent de mettre des croix sur les murs du quartier pour faire fuir toutes ces créatures maléfiques. Pourquoi des croix vertes, je ne sais pas (peut-être que les hommes du coin buvaient un peu trop d'absinthe...). J'adore ce genre d'histoires bref. Il ne reste aujourd'hui plus qu'une croix, la voici, la voila.


Ensuite, visite de l'église de San Francisco, construite en 1745. Architecture européenne baroque avec l'influence indigènes (motifs de type végétal). Elle a construite sur le site même de fondation de la ville par les espagnols. Et on peut monter la-haut et avoir une vue sympa (mais restreinte) de la ville.









Enfin, je me suis baladée un peu dans les rues pour prendre des photos de bâtiments à l'architecture coloniale, ou autres, pour essayer surtout de capter cette ambiance très particulière.





Et dans le même style que le lapin du foot, il y a les zèbres de La Paz, qui aident à la circulation (sponsorisés par je sais plus qui évidemment)